Le Mondial des Clubs ? Une farce

Le mythe de la suprématie mondiale

J’ai vu assez de football pour savoir : couronner un champion, c’est valider une légitimité. La Coupe du monde ? La grandeur nationale. La Ligue des champions ? La domination européenne. Mais le Mondial des Clubs ? Moins un tournoi qu’un cocktail privé où seulement 7 des 20 meilleures équipes sont invitées.

Ce n’est pas la justice. C’est l’exclusion déguisée en compétition.

Le problème central ? Aucun système de qualification crédible. Contrairement aux tournois FIFA, qui utilisent les classements continentaux ou des qualifications, le Mondial des Clubs permet aux clubs UEFA de se qualifier via leur place finale en championnat — et seulement s’ils ont remporté la coupe continentale. Liverpool n’y est pas allé parce qu’ils ont perdu en finale l’an dernier… pas parce qu’ils étaient moins bons.

Mais voilà l’ironie : si on veut vraiment trouver le meilleur club au monde, pourquoi exclure les autres élites ?

L’Europe domine — mais pas par mérite seul

Soit dit en passant : l’Europe domine le football… non seulement par un meilleur entraînement ou une meilleure infrastructure, mais surtout grâce à l’argent qui y afflue comme une gravité.

Chaque année, les recruteurs de Manchester United à Real Madrid sillonnent l’Afrique, l’Amérique du Sud et même Asie pour repérer du talent avant que personne ne s’en rende compte. Un joueur à Jakarta ou Buenos Aires qui surpasse 90 % des réservistes de Premier League ? Il finira probablement en Espagne à 19 ans.

L’argent ne connaît pas la géographie — il cherche uniquement le profit potentiel.

Alors oui : l’Europe a la majorité des meilleurs joueurs. Et naturellement — selon les forces du marché — les plus fortes équipes s’y concentrent aussi.

Mais cela signifie-t-il que ces clubs méritent d’être appelés « meilleurs clubs du monde » alors qu’ils ne jouent jamais contre d’autres continents ? Pas tant que vous acceptez de définir « mondial » comme « là où circule l’argent ». Moi, je n’accepte pas.

Quand les équipes n’en font rien — le tournoi meurt sans bruit

Voici où ça devient compliqué : l’état d’esprit compte autant que le talent. Dans tout grand tournoi — phase de groupes Coupe du monde, huitièmes Ligue des champions — on voit les titulaires jusqu’à blessure ou élimination. Mais au Mondial des Clubs l’an dernier ? Paris Saint-Germain a aligné sa moitié du banc contre FC Porto en demi-finale… et a gagné facilement.

Demandez-vous : Bayern Munich risquerait-il son attaquant vedette contre un club asiatique si cela pouvait lui faire rater le tirage au sort de la Ligue des champions ? Non way.

Pour les géants européens, c’est juste un match amical avec prime attachée. Pour les équipes de CONCACAF ou CAF ? C’est tout. Leur seule chance de prouver leur valeur sur scène internationale — donc elles jouent comme si leur avenir dépendait de ça.

Cette inégalité nous dit tout : si votre tournoi ne demande pas un engagement total à tous ses participants — même sous pression — il ne peut prétendre à aucune légitimité.

Alors quoi faire ?

La réponse n’est pas nécessairement d’éliminer le tournoi… mais de réfléchir à ce qu’il signifie. Si on veut une vraie compétition mondiale entre clubs… alors laissez chaque club classé dans le Top 10 mondial se qualifier automatiquement. Ouvertes sur deux saisons plutôt que sur un seul succès. Inclure des lieux neutres sur tous les continents pour éviter toute domination logistique ou perceptive. Et peut-être — juste peut-être — rendre la présence sur terrain comptable dans les statistiques individuelles et les légendes carrières (oui, je pense à toi FIFA).

L’objectif ne devrait pas être uniquement le spectacle ; il devrait être la vérité par l’inclusion et la justice par structure. The format actuel ne mesure pas la force – il mesure simplement l’accès.