L’effet Overdrive

Je l’avoue : sceptique au départ face au nom de Maxime Raynaud dans la draft NBA 2025. Pas par manque de talent — loin de là — mais parce que cette histoire nous est familière. Le prospect européen qui mûrit en college, puis explode soudainement.

Mais voilà : les données ne mentent pas. Son dernier season à Stanford n’a pas été une progression… c’était un overdrive. 19,8 points et 10,3 rebonds en ACC ? Il a mené la conférence en rebonds et était deuxième en scoring. Ce n’est pas une croissance : c’est une accélération.

Plus qu’un ‘stretch’ : son impact dans le jeu intérieur

Oui, Raynaud peut tirer du trois. Son taux de 44 % sur 84 tirs en position fixe n’est pas un hasard — c’est élite pour un pivot. Mais ne le classez pas trop vite comme « stretch four ».

Il brille là où peu osent : sous le panier. Son taux de réussite en attaque intérieure (50,7 % selon Synergy) est élite dans un monde où les post moves sont rares chez les grands.

Et là où mon tableau Excel s’emballe : son efficacité aux reprises atteint 67,4 %, avec des finitions en bout de course à 63,6 %. Quand il attaque le rebond (et il le fait), il ne ramasse pas — il score. Dans une NBA où les pivots sont souvent faibles au rebond, cela compte.

Le talon d’Achille : défense et mobilité

Voici la vérité difficile — même mes modèles Python peinent à l’ignorer.

Raynaud affiche un taux de blocs à 4,6 % (record personnel). Mais ses adversaires touchent encore à 52,3 % quand ils jouent près de lui sous pression.

Pourquoi ? Parce qu’il bouge lentement quand ils changent de direction. Sa technique face aux feintes ou aux drives rapides ressemble à un chêne essayant d’éviter une bourrasque. Il ne peut pas switcher sans se faire déborder par des gardes ou ailes qui adorent attaquer les pivots après des écrans.

Pire ? Il peine à contrer les tirs depuis l’extérieur à cause d’un temps de réaction long et d’une portée trop large entre ses pas.

À son meilleur, il est ancre dans l’espace ; à son pire ? Il devient lui-même un obstacle.

Stanford a été sa classe – mais survivra-t-il hors du purgatoire ACC ?

Stanford n’a jamais été conçu pour dominer — seulement pour développer. Avec peu d’effectif solide autour de Raynaud (seuls deux coéquipiers ont marqué en double chiffre), tout passait par lui : L’attaque zone se résumait à un seul pivot sans plan B… sauf si quelqu’un faisait feu rapide du trois et trouvait son rythme rapidement. Donc oui — ses stats sont impressionnantes… parce qu’il y avait moins de défenseurs pour le bloquer que d’habitude. Mais maintenant ? En NBA ? Vous n’aurez pas le temps d’exécuter votre mouvement basique si vous êtes poursuivi par Tatum ou Booker après une erreur défensive. Pouvons-nous reproduire ce modèle hors ACC ? C’est encore ouvert… mais mesurables.

Dernier verdict : plancher vs plafond – prévision basée sur les données

The vrai question n’est pas s’il sera drafté — c’est jusqu’où dans le premier tour.* Les analyses disent : milieu du premier tour (8–15), selon besoin équipe.* Si vous construisez autour des shooters ou cherchez un joueur bench offrant du spacing immédiat,* il est idéal comme joueur rôle, non comme titulaire.* Si votre équipe mise sur la défense,* ses lacunes peuvent coûter cher très tôt.* Mais si vous croyez au développement via structure… il pourrait y avoir quelque chose de spécial ici.* Pour l’instant ? Il n’est pas encore prêt à être appelé « Le prochain Luke Kornet ».* Mais avec du temps ? Il pourrait être cette rare perle qui prouve que les analytics ont tort sur les plafonds… juste sur les planchers.